Inventée à l’âge du Bronze, l’épée représente bien entendu l’arme par excellence, associée au guerrier et destinée à être utilisée dans un contexte martial. Néanmoins, par la complexité technique de sa fabrication, son aspect ostentatoire, tout particulièrement lorsqu’elle est munie d’une poignée en bronze, ou encore sa forte individualisation, par exemple à l’aide d’ornements, sa dimension symbolique n’est pas à sous-estimer. Ce symbole peut être lié à un individu, une position sociale, une communauté ou une autre entité impossible à préciser. Les fonctions matérielles et immatérielles d’une épée ne s’excluent par forcément et pouvaient cohabiter au sein d’un même objet. Néanmoins, un premier examen de ces armes montre qu’il a pu exister des produits conçus pour répondre spécifiquement à une utilisation plutôt qu’une autre. Toutes les épées n’étaient ainsi pas forcément des produits fonctionnels utilisés lors de combats. Plusieurs approches sont possibles pour tenter de déterminer la fonction d’une épée. L’étude de l’état général de la pièce, de ses dimensions et des traces d’utilisation peut se révéler intéressante, notamment pour montrer que certaines épées n’ont pas été utilisées avant d’être abandonnées. Par ailleurs, l’existence de pièces à la morphologie ou à l’ornementation exceptionnelle, isolées ou au côtoyant des pièces plus standardisées, renforce l’hypothèse de l’épée comme reflet d’un certain statut ou de prospérité. Pour finir, l’étude des techniques de fabrication mises en œuvre pour produire les épées et leur poignée sont également un bon moyen de déterminer leur fonctionnalité et ainsi de mieux connaître l’usage qui leur était destiné.