L'étude de la forme et de l'ornementation de l’armement offensif et défensif de l'âge du Bronze indique une standardisation des productions suivant des traditions qui varient selon la région et la période considérées. L’homogénéité de ces objets au sein d'un espace témoigne de l’adhésion, consciente ou non, des utilisateurs de ces objets à une communauté partageant une même norme et identifiable par la possession d’objets à l’identité visuelle commune, qui dépasse parfois le cadre de l’armement. Ces caractères standardisés devaient ainsi constituer une composante culturelle forte, certains utilisateurs n'hésitant pas à modifier des pièces importées afin de les adapter aux goûts locaux, traduisant par la même occasion les réseaux d’échanges dans lesquels s’inscrivaient les personnes portant des armes en bronze. Ces traditions pouvaient néanmoins laisser la place à une certaine variabilité. De manière générale, il est demeure en effet exceptionnel en Europe de trouver deux armes parfaitement semblables sortant du même moule. L’objectif de cette communication est d’étudier les tendances de normalisation et d’individualisation du « guerrier » de l’âge du Bronze qui peut, à travers son armement, adhérer à une mode ou au contraire s'en démarquer selon l'identité visuelle qu'il souhaite afficher. Nous nous concentrerons sur deux cas d’étude : l’évolution des épées à poignée métallique de l’âge du Bronze du XVIe au IXe siècle av. J.-C. et l’ornementation de l’armement défensif en tôle de bronze du Xe siècle av. J.-C., en commençant par une remise en perspective des « panoplies » des guerriers de l’époque présentées dans diverses publications, qui ne correspondent que rarement à la réalité archéologique.