Malgré les différentes campagnes de revalorisation, le CAP a toujours une image de relégation scolaire et sociale, où il est souvent considéré que les élèves y sont orientés « par défaut » (Palheta, 2015). Néanmoins, les travaux soulignent que l’enseignement professionnel n’est pas homogène et ne peut être analysé de manière uniforme (Charlot, 1999). Si des travaux (Bernard et al., 2015) se sont intéressés aux trajectoires scolaires des élèves inscrits en bac professionnel, peu d’entre eux porte sur les élèves passant par un CAP. Pourtant, si la majorité d’élèves sortant de CAP vont chercher à s’insérer sur le marché du travail, une partie d’entre eux va poursuivre leur formation (brevet professionnel, bac professionnel...) ou avoir des trajectoires « non linéaires » : obtention de CAP dans plusieurs spécialités, passage de la voie scolaire à l’apprentissage... Certaines de ces trajectoires peuvent être assimilées à des « parcours d’excellence » des élèves de CAP que ce soit d’un point de vue scolaire dans l’enseignement professionnel ou par leur famille. Dans cette communication, nous proposons de construire une typologie des trajectoires scolaires de ces élèves et d’analyser l’évolution de celles-ci avant et après la réforme du bac professionnel initiée en 2007. Nous pouvons supposer que la revalorisation de la voie professionnelle encourage les familles à envisager des études plus longues. Cependant, ces réformes ont conduit « au renforcement de la polarisation scolaire des deux diplômes » (Jellab, 2015), baccalauréat professionnel et CAP, par la suppression d’un diplôme intermédiaire que représentait le diplôme de BEP. La partie empirique de ce travail est réalisée grâce aux enquêtes longitudinales de la DEPP de 1995 et 2007. Ces panels ont suivi les parcours de formation des jeunes de leur entrée en sixième jusqu’à leur entrée sur le marché du travail ou dans le supérieur. Ces données nous permettent de mettre en lumière les différentes trajectoires des jeunes passant par un CAP avant la réforme du bac professionnel et après. A partir de méthodes d’analyse de séquence, les premiers résultats montrent des différences de trajectoires scolaires des élèves passant par le CAP selon ces deux périodes, pouvant s’expliquer en partie par les réformes de l’enseignement professionnel mais également du collège. La poursuite d’étude après un CAP apparaît moins présente pour les élèves du panel 2007. Nos résultats montrent également que les trajectoires scolaires des élèves de CAP « post-réformes » sont davantage marquées par le parcours d’orientation, le milieu social et les aspirations familiales.