Colonisation des paysages agricoles par les espèces des bordures adjacentes : apports de l’approche fonctionnelle - Université de Bourgogne Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2014

Colonisation des paysages agricoles par les espèces des bordures adjacentes : apports de l’approche fonctionnelle

Résumé

Une crainte avancée par les agriculteurs repose sur l’hypothèse qu’une gestion plus raisonnée des bordures adjacentes aux champs cultivés pourrait, par relâchement de la pression de fauche, favoriser l’entrée de nouvelles espèces, bisannuelles ou pérennes, dans les parcelles agricoles. Afin de répondre à cette interrogation, notre objectif a été de proposer un cadre conceptuel théorique associant plusieurs champs disciplinaires de l’écologie. En comparaison des études précédemment réalisées, notre apport réside en la prise en compte des traits fonctionnels favorisant la dispersion à courte et longue distance, ainsi que des traits expliquant le maintien de populations viables de ces espèces, colonisatrices potentielles des parcelles agricoles. Pour se faire, (i) le modèle de filtres successifs proposé par Belyea & Lancaster (1999), associé à une approche fonctionnelle, nous fournit tout d’abord un cadre d’analyse des mécanismes d’assemblage de la flore. Il repose sur l’hypothèse que les communautés observées résultent de l’action de différents filtres biotiques et abiotiques triant la flore régionale de manière relativement distincte entre compartiments d’un champ. Si les conditions locales façonnent l’assemblage des espèces en communautés, (ii) la seule observation d’une espèce dans un compartiment n’assure cependant pas son maintien sous forme de populations viables. En effet, sa présence peut être alimentée par des phénomènes de dispersion favorisés par la proximité spatiale d’un habitat potentiellement plus favorable. Seule une étude de sa performance dans les conditions environnementales locales, couplée à l’étude de sa dynamique de dispersion entre compartiments, est à même de différencier les espèces inaptes au maintien de populations viables en champ cultivé, d’autres espèces, colonisatrices potentielles. Une fois établie en parcelle agricole, (iii) il est important de qualifier le risque de dispersion de chaque nouvelle espèce à l’échelle paysagère afin d’identifier les espèces pouvant devenir problématiques dans les prochaines années pour les exploitants de la région agricole. Ce diagnostic nécessite la prise en compte des différents modes de dispersion connus pour cette espèce, qu’ils soient primaires et/ou secondaires, via des échanges inter-bordures et/ou inter-parcelles. S’appuyant sur ce schéma conceptuel, nous proposons une liste de caractéristiques fonctionnelles permettant d’effectuer un premier tri des espèces observées dans la bordure, entre flore stricte des bordures et adventices en devenir, dans l’objectif d’identifier les principales stratégies tout en tenant compte des systèmes de culture. Cette approche conceptuelle constitue un premier pas afin d’adapter les pratiques de gestion des bordures tout en tenant compte des interrogations des acteurs. Références : Beleya LR, Lancaster J (1999) Assembly rules within a contingent ecology. O ikos 86: 402–416.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02739373 , version 1 (02-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02739373 , version 1
  • PRODINRA : 276892

Citer

Rémi Perronne, Clemence Chaudron, Valérie V. Le Corre, Francesca Di Pietro, Françis Isselin-Nondedeu. Colonisation des paysages agricoles par les espèces des bordures adjacentes : apports de l’approche fonctionnelle. 7. Journées Françaises de l'Ecologie du Paysage (IALE), Oct 2014, Dijon, France. 61 p., 2014. ⟨hal-02739373⟩
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